Histoire de la voiture électrique

La protection et la préservation de l’environnement ainsi que l’économie d’énergie sont les maîtres mots de ce XXIè siècle. Cet objectif écologique ne pourra être atteint sans apporter des changements radicaux au niveau des activités humaines les plus polluantes. Parmi ces dernières figure le moyen de locomotion le plus utilisé par l’homme : la voiture. A titre d’exemple, concernant les taux d’émissions de matières polluantes, si l’on ne cite que le gaz carbonique ou CO2 et seulement pour le cas de la région de l’Ile de France, le transport routier est responsable de l’émission de 14 396,9 kilotonnes par an contre 11 075,8 pour le secteur de l’industrie.

Parmi les solutions avancées par les constructeurs automobiles, on retrouve les voitures fonctionnant aux carburants biologiques tels que l’essence à éthanol, celles utilisant l’énergie solaire ou fonctionnant à l’aide d’une batterie, autrement dit, des voitures électriques.

Contrairement à certaines fausses idées, la voiture électrique n’est pas le fruit de la pensée écologique de ce XXIè siècle mais a déjà été expérimentée et exploitée depuis la genèse de la construction automobile. La concurrence entre le moteur électrique et le moteur à gaz ne date pas d’hier et le mutisme adopté par le premier type de moteur durant pratiquement un siècle vient du fait que son fournisseur d’énergie électrique, à savoir l’accumulateur, était trop encombrant donc très lourd. Quant à ses centrales de recharge, elles étaient quasi-inexistantes et les moteurs électriques étaient jugés trop silencieux, donc dangereux pour les piétons. Mais la vraie raison pour laquelle le moteur électrique fut oublié par le secteur automobile est l’invention du « crank » ou démarreur automatique conçu pour le moteur à gaz.

La première apparition du véhicule qualifié d’électrique est imprécise. Mais certaines sources précisent qu’elle remonte aux alentours de 1830 et fut l’invention d’un Écossais dénommé Robert Anderson. A cette époque, l’œuvre de ce dernier correspondait plus à une carriole qu’à un véhicule. Robert Anderson a ensuite laissé la place à un Américain répondant au nom de Thomas Davenport dont l’invention se rapprochait davantage d’une locomotive.

En 1859, Gaston Planté inventa la première batterie rechargeable au plomb acide, une trouvaille qui sera très utile aux futures voitures électriques.

En 1881 apparaît la réelle première voiture de ce type et celle-ci est l’œuvre d’un certain J. Raffard. Ce dernier avait non seulement conçu l’engin mais également la machine destinée à recharger sa batterie. Une invention qui sera remise en cause par Thomas Parker en 1884, qui affirme qu’il est l’auteur de la première voiture électrique et le prouve avec une photo à l’appui. D’autres recherches affirment que c’est un Américain portant le nom de William Morrison qui, en 1891, était le précurseur dans le secteur. En réalité, il est l’inventeur du premier véhicule électrique destiné à la commercialisation.

La première auto électrique à dépasser la vitesse de 100 kilomètres par heure fut dénommée « la Jamais contente » et fut construite en Belgique en 1899. Elle était équipée de pneus Michelin et adoptait la forme d’une torpille.

La Jamais Contente
La « Jamais Contente »

Dans les années 1900, plus d’un tiers des véhicules existants dans le monde étaient électriques et c’est également l’époque de la renaissance des moteurs à essence qui se traduisit par l’introduction sur le marché des Ford Model T. Aux alentours de 1912, la vente des véhicules électriques était en déclin en raison de l’accessibilité de l’essence, du prix très élevé de ces types de voiture par rapport à ceux à essence et surtout la faible autonomie et vitesse de ces dernières.

Après plus de 60 ans de sommeil, le concept de la voiture électrique refait surface en 1972 avec l’invention par Victor Wouk de la première auto hybride de ce XXè siècle dénommée Buick Skylark. Une initiative suivie par la marque Golf qui présente en 1974 au salon Vanguard-Sebring CitiCar la première voiture essentiellement électrique du constructeur.

En 1976, le Congrès américain donne un coup de pouce au concept en adoptant un projet qui favorisera les recherches en matière de construction de voitures électriques. Une initiative prise au mot par le constructeur General Motors et qui influence la sortie de son modèle EV1.

A partir de 1990, plusieurs projets se concurrencent et génèrent la sortie de multiples prototypes. Entre 1996 et 2000, plusieurs modèles feront la une, dont les 1 117 EV1 de General Motors, la Prius de Toyota, une hybride, tout comme la S-10 de Chevrolet.

EV1 - General Motors
EV1 – General Motors

Entre 2000 et 2006, le concept est à nouveau muet pour revenir en force avec la tendance « éco » et « bio » de notre époque. Plusieurs prototypes sont annoncés favoris dans cette course vers le véhicule entièrement électrique tels que la EV-11 de Nissan ou la Lotus des villes de Lotus Engineering.

One Response

10 août 2009
Tesla

À propos de l’EV1, il ne faut pas rater le reportage « Qui a tué la voiture électrique ? »… très instructif !
Et puis j’étais en train de me rendre compte que d’utiliser une voiture électrique qui fonctionne avec une batterie non-rechargeable, c’est aussi idiot que d’utiliser une voiture qui fonctionne avec un moteur à explosion !
Dans les deux cas, on se retrouve avec un (ou des) déchet(s)… Ça consomme en grande quantité et ça produit des déchets. Mais ce qui arrange bien le moteur à explosion, c’est que le déchet est réduit en fumée, en poussière, en gaz.
C’est un peu comme si la voiture électrique fonctionnant avec une batterie non-rechargeable avait intégré une centrale d’incinération de batterie (non-rechargeable) relié à une cheminée… qui s’appellerait « pot d’échappement » !
Détruire les déchets, et les rendre invisible à l’œil… voilà le tour de passe-passe !